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Parcours
solitaire d’un artiste
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SOMMAIRE
Sculptures
Syndicat
de la Critique Parisienne |
Je suis un artiste autodidacte. J'ai toujours eu envie
de sculpter et de dessiner ; mais je n'ai pu commencer qu'il y a cinq
ans. Comme je suis très timide, ces deux formes d'art me
permettent d'exprimer ce que je ne peux pas dire avec des mots. Et je me sens bien dans ce milieu ! Avec mon amie, nous
avons acheté un champ dans la commune de Mailly le Château (Yonne), afin
qu'il devienne au fil des années, un lieu de création d'oeuvres en liberté. J'ai choisi d'exposer peu. Jusqu'à ce jour, j'ai
participé à 4 expositions: **Galerie de l'U.D.A.C. PARIS XXE. (1998) **SALON DES ARTISTES DU XXE ARRONDISSEMENT (1998) **GALERIE L'ART VIVANT, LA ROCHE- SUR -YON (Vendée) , dans le cadre de l'exposition "De l'Art brut à l'Art singulier : artistes
hors-les-normes". **Galerie de la M.J.C. XXE (1999) Certaines de mes oeuvres figurent dans des collections
particulières , en France et en
Hollande. Et à la **Collection Cérès Franco d'Art contemporain, à
LAGRASSE (Aude). michel.smolec@club-internet.fr |
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MICHEL
SMOLEC, sculpteur |
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Texte publié dans La Critique Parisienne Depuis plusieurs années, Michel Smolec est plongé dans
le bain de jouvence des arts singuliers. Et pendant tout ce temps - plus
peut-être -, l'envie l'a démangé de "se lancer" dans la sculpture.
Il a eu la chance d'être un ami de Raâk, dont la relation chaleureuse à la
terre est proverbiale. A la voir travailler, l'ami est devenu émule ; et en
quelques heures, la boule de terre placée entre ses mains, s'est muée en
sculpture. Le résultat a
été à la fois bouleversant et provocateur : ici, deux têtes humoristiques
papillotent des yeux et pointent désormais au sens littéral, leur nez
arrogant sous celui du visiteur amusé. Là, (Mignoteries) un petit couple se
lutine pour l'éternité, sans que l'aspect physique des deux protagonistes
permette de dire de façon définitive qui est qui : L'un a de longs cheveux,
mais c'est lui qui darde son nez-phallus sous celui, retroussé de l'autre,
aux narines béantes, comme prêtes à recevoir leur vis-à-vis. Et sous les
cheveux courts, les petits yeux liquides
sont déjà tout pleins de
romance ! Ailleurs, un
Jaloux, visage incliné sur une
plantureuse paire de seins, repousse sans ambages un trouble-fête. Des
relations "culturelles" se sont instaurées entre un brave garçon au
crâne ouvert, suppliant de ne pas dévoiler ses secrets, tandis qu'une sorte
de Madame Freud penchée sur cette béance, laisse tomber son crayon en
s'exclamant : "Il fait si noir, là dedans, que ma page restera
blanche"... Au fil des
mois, s'est confirmé cet art jubilatoire de faire parler la terre, d'exprimer
en quelques traits le plaisir ou la joie, la dureté de la vie (I.V.G.)...
saisir l'expression qui va, immédiatement, amener le spectateur à
l'appréhender à son tour et la
partager. Une corrélation très
psychanalytique s'est instaurée entre le sculpteur naissant et les
personnages qui se bousculaient dans sa tête. L'urgence est là, à demeure, si
manifeste, qu'elle l'empêche de fignoler, l'oblige à garder très brute la
plastique de ses personnages. Il est fascinant de suivre dans le même temps
cette boulimie d'exprimer ses fantasmes, et son désir de donner
paradoxalement à ses créations, une connotation esthétique : plusieurs couleurs
de terres génèrent des contrastes étonnants : C'est le cas pour Je
t'attends, oeuvre dans laquelle un
petit drôle à l'air paillard, en terre rose, susurre par-dessus un mur de
brique orange, quelque proposition sûrement graveleuse à un personnage-tronc,
mains projetées vers l'avant,
souriant de ses énormes dents blanches... Pour cette créature féminine, tricéphale et biface qui médite
en rose et blanc sur socle orangé... Ou encore pour L'Ange conçu en blanc,
protégeant de ses ailes tendues, une sorte de Sphinx au visage énigmatique
entouré de ses "adorateurs",
etc. Et, pour chaque "scène", antithèses de ces lèvres
craquelées ; de ces bouches tordues ;
de ces seins minuscules ou au contraire arrondis, amoureusement polis
et érotiquement dardés ; de ces bras difformes et inégaux ; de ces yeux trop petits ou exorbités ; les
cheveux sont particulièrement soignés, peignés, sur lignés, savamment
embroussaillés ou lisses ;
surabondants toujours, comme
ceux d'un Samson dans lesquels l'artiste puiserait sa force ! Tant
d'imagination, tant de tendresse, de talent aussi, se dégagent
de cette oeuvre à peine
ébauchée ! Totalement autodidacte,
Michel Smolec, entre d'emblée
dans le monde des "artistes singuliers", si proches des créateurs
d'art brut ! Souhaitons longue vie à
ses petits groupes campés face au spectateur, comme le défiant de les trouver
trop jeunes pour entrer dans la cour des grands ! Jeanine Rivais |
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